Billet d’humeur #39 | 27/11/2020 par Nicolas Godin

OUIN-OUIN

Gérer un label de musique c’est pas un métier facile. Surtout quand on est bénévole. Et qu’on apprend sur le tas. Je suis pas là pour pleurnicher. Surtout en ce moment où l’État nous mène en bateau (depuis longtemps en fait), traite certaines personnes comme on ne traiterait pas des chiens, même errants, les chiens. Ça serait un peu déplacé. Il s’agit là de montrer l’envers du décor.

Derrière les jolis disques, la jolie musique, et bien, je galère un peu, je fais des fois avec des bouts de ficelles, au dernier moment, dans mon bureau dont la couleur dominante est celle des cartons de disques. Et puis j’aime bien râler…

Ça remonte à il y a un peu plus d’un an. C’était avant. Une série de choses inattendues. Tout d’abord, les 100 vinyles de Super Parquet qui arrivent au headquarter de Pagans (= dans ma petite maison) tous endommagés lors de la livraison. Réimpression, réexpédition, etc.

Ensuite, le covid 19. Je m’y attendais pas. Et je suis pas le seul visiblement. Fabrication de disques retardée. Très retardée. Les raisons : le confinement qui a engendré la marche au ralenti de la plupart des entreprises, les transports au compte goutte, plein de répercutions. Donc les vinyles de Cocanha et Artús nous ont été livrés avec plus de 6 mois de retard. Et donc pendant tout ce temps j’ai fait du service après-vente auprès de dizaines et dizaines de gens qui se demandaient où était passé le disque qu’ils avaient acheté il y a 6 mois et qu’ils attendaient de pouvoir écouter impatiemment. Heureusement, nos partenaires fabricants Vinyl Records Makers à Châtellerault et Réverbération à Bordeaux sont pas restés les pieds dans le même sabot et ont réussi à survivre à cette crise. Je les salue, d’ailleurs et les remercie pour le super boulot qu’ils font. Je sais pas jusqu’à quand on va pouvoir continuer mais… allons-y. Fabriquons des bouts de plastiques !

Et puis il y a des aléas comme des dégâts des eaux, des CD promos qui font des bruits bizarres, des matrices de vinyle qui cassent, des demandes d’autorisation d’adaptation de chansons qui mettent 6 mois à être traitées par le bureau de – pour ne pas les nommer – Sony à NYC par exemple… des « problèmes de déformation sur la partie centrale des moules » qui servent à fabriquer des CD, on s’en rend compte une fois les disques pressés et envoyés aux clients et on est obligé de les faire represser et de les renvoyer aux gens !

Alors bien entendu il y a plein de choses dans ce boulot qui se passent très bien et qui sont agréables. C’est même la majorité de tout ce curieux bazar qu’est la musique enregistrée !

Mais comme je l’ai dit plus haut : j’aime bien râler.

Je vous remercie d’avoir recueilli mes petits soucis, je suis sûr que vous en avez aussi qui sont pas mal !

_Nicolas Godin

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