« J’aime penser que si ça, c’est possible, d’autres choses encore sont possibles. »
Celui qui dit ça on le surnomme Petit Pois et il est berger. Jusqu’ici, vous me direz, rien d’extraordinaire, si ce n’est que le territoire qu’il a choisi pour monter son élevage de biquettes s’étend sur les vastes plaines bétonnées du 9-3. Entre tags et jardins d’enfants, entre terrains vagues et immenses cités, cet homme, ainsi que d’autres doux dingues structurés en une association, « Sors de Terre », ont créé un îlot de vie dans une zone pas franchement optimisée pour l’élevage. Et pourtant…
…et pourtant le projet est là et ils commencent à en vivre. Leurs locaux accueillent les enfants du quartier mais ils se déplacent aussi au cœur des cités avec leurs chèvres, à la fois pour les faire paître et aussi pour assurer et maintenir un lien social en lequel ils croient et qu’ils défendent quotidiennement par le simple fait d’exister.
Pour autant, Petit Pois n’avait pas formulé si précisément son projet au départ, désirant simplement posséder quelques bêtes : mais de fil en aiguille, se prenant la main dans un engrenage vertueux, une exploitation naît, l’idée se propage, prend une dimension socio-culturelle, écologique, politique… Le projet le dépasse et c’est beau, c’est fou, ça donne envie, ça tient pas à grand chose et pourtant… ça existe !
Tout ça pour dire… grâce à un exemple comme le sien, et comme tant d’autres, on élargit notre horizon de possibles, on voit plus loin et on se prend à rêver à des projets plus utopiques encore qui peut être prendront pied, un jour, dans la réalité !
Bon bah… c’est la rentrée ! Au boulot !
Matèu Baudoin.