Le temps n’est pas à la Fête…
La musique, notre langage principal, est un vecteur pour mener nos combats (nombreux ces temps ci…). Nous puisons notre inspiration dans notre territoire, nos racines, tout en étant ouvert sur les autres. Il en va de même pour toutes nos actions, à commencer par celles menées au niveau local pour tenter de rayonner plus largement.
Notre approche « DIY » de la musique est notre socle. Depuis la conception jusqu’à la diffusion, ce fonctionnement correspond à notre désir d’indépendance, et d’engagement militant pour une musique radicale en dehors des circuits académiques. Dernier exemple en date : la Ferronnerie, notre QG, et lieu de création artistique « en marge ». Construit de nos mains avec les copains activistes de A Tant Rêver du Roi, avec qui on partage ces valeurs. Ce n’est pas qu’une histoire de musique, mais un mode de vie, un moyen de résistance et de persistance !
« The only thing that drives music is the people who are making it. » Ian Mackaye, FUGAZI
Mais force est de constater qu’il faut diversifier les actions… Outre les problèmes sociaux que nous traversons tous en ce moment (précarisation, environnement, enrichissement massif des « grandes » entreprises par le pillage du bien commun …), la culture – celle qui fait réfléchir et qui participe à construire l’humain – est encore une fois en danger. Et ses pratiques alternatives d’intérêt général veulent être tues.
Aujourd’hui en Béarn, ce sont les assos culturelles qui sont étranglées. Elles sont en danger de mort, alors que leur travail pédagogique, culturel et social de terrain, reconnu de tous (comme le Collectif ça-i par exemple) est indispensable à la cohésion du territoire. Nous assistons à des coupes drastiques dans leur financement, sans véritable explication.
Pour ceux qui nous représentent il est plus opportun d’utiliser cet argent pour financer une « une caravane, aux couleurs du Béarn, sur les routes du Tour de France, pour moins de 300 000€ par an sur une période de 3 ans » (source : La République des Pyrénées, 9 mars 2016). Quel projet ambitieux… Ah ! Notre culture c’est de pavaner en voiture Cochonou, en béret, avec notre côté Sud-ouest bien sympa… Plus besoin d’y amener du sens.
Pour nous, c’est l’éveil des consciences qui sera le levier de cette politique de l’autruche qui pourrit le terreau de l’esprit critique. Il faut donc condamner et combattre de telles décisions !
Pour approfondir cette réflexion, on vous conseille de regarder le programme des cinémas indépendants les plus proches afin de voir en urgence l’excellent documentaire « L’intérêt Général & Moi » de Sophie Metrich et Julien Milanesi (dont Artùs a composé la bande originale). Une enquête autour de Notre Dame des Landes, l’A65 et la ligne LGV Sud Ouest : trois grands projets mis en œuvre au nom de l’intérêt général. Qu’en est il réellement ? Un film qui interroge le fonctionnement de notre démocratie…
Alexis Toussaint