Administration, déclaration, Fusion, création, subvention, loi Hamon, fiscalisation, … URSSAF. L’aventure de l’entrepreneuriat est bien compliquée en France. D’un côté on ne s’en plaint pas, le système de redistribution de l’intermittence du spectacle, pour ne citer que cet exemple, est indispensable à notre survie. D’un autre côté notre productivité est quotidiennement freinée par tout un tas de contraintes, de tâches à répéter, de justifications délirantes (et parfois contradictoires)…
Un contrôle URSSAF tatillon nous mobilise pendant plusieurs mois, plusieurs heures par semaines, là où ce temps précieux nous serait utile pour mieux faire, créer, vendre. Au final, quand d’autres avaient visiblement pris l’habitude de se servir dans le pot commun, nos petites affaires sont jugées honnêtes. Mais le temps est perdu et les cerveaux ont chauffé : c’est improductif, tout le monde a à y perdre, et pourtant ça recommence le jour d’après dans la petite association voisine.
Le contrôle, surtout pour des structures qui reçoivent de l’argent public, est bien évidemment indispensable. Les cadres légaux et réglementaires, les contrats, les analyses, les commissions, les audits nous aident à mieux savoir où nous allons, à mieux travailler avec les autres. Mais tout ceci créé un gouffre dans lequel disparaissent les sommes allouées à la culture, tout comme celles que nous avons durement gagnées. C’est ainsi qu’en fin de chaîne, rares sont les structures qui assurent à un groupe comme Artús le prix minimum permettant de payer tout les artistes, les techniciens, la structure et les frais.
Alors, en 2017, on continue ! Parfois le moral est en baisse mais il y a toujours quelqu’un pour remotiver les troupes et les projets artistiques en valent la peine. À la recherche du meilleur fonctionnement possible pour développer nos activités, nous travaillons à la création d’une société coopérative, notre outil de travail autogéré.
Laurent Moulédous