« Es sus la Talvera qu’es la libertat ! » / « C’est sur le bord d’un champ labouré qu’est la liberté ! »
Joan Bodon
Nous sommes debout
en équilibre
sur un disque qui tourne.
Au centre, la vitesse est réduite. Le tour de piste est court. La vision est étriquée. La vie est monotone.
Les gens nombreux qui y restent, se sentent étrangement à l’abri, mais ils subissent.
À la marge, la vitesse est grande. Le tour de piste est long. Des paysages immenses défilent. La vie est bouillonnante.
Les rares gens qui y circulent, reprennent souvent leurs appuis, parfois ils tombent, mais ils luttent.
Nous cherchons nous aussi la sécurité de la base, mais nous ne pouvons pas rester, nous ressentons la force centrifuge qui nous attire irrémédiablement vers l’extérieur, vers l’inconnu, vers la création.
Nous ne revenons en arrière que difficilement pour constater que rien ne bouge, ou trop peu.
Alors, avant de bifurquer de nouveau, nous essayons à chaque fois de décentrer un peu la norme, d’amener du discernement, de troubler la masse pour faire dériver quelques uns vers la marge.
C’est lent, c’est imperceptible, mais le monde s’écarte et les marginaux s’épanouissent.
« Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale que d’être bien adapté dans une société malade. »
Jiddu Krishnamurti
Romain Baudoin