DIXT-SEPT SATURNES :
Camille Mandleur, Julien Desailly et Pol Small (invité)
Voix, gaïda, mégaphones, abat-jour, boîte à bourdons, appeaux, bouilloire, componium, bodhran, toy piano, hurgy toy, violoncelle, archet motorisé, derbouka, tapan, casseroles…
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Le premier disque de Dix-sept Saturnes est traversé de grands écarts. Camille Mandleur, Julien Desailly et Pol Small s’occupent bien de musique traditionnelle bulgare, mais ils la mettent à rude épreuve. Ici on tord, on étire, on divise, on éloigne, on approche, on accélère, on ralentit, on manipule, on bricole, comme pour mettre à l’épreuve la souplesse des choses. Et on ne hiérarchise pas, chaque pouvant potentiellement trouver sa place, chaque objet, chaque instrument (la voix comprise !) pouvant révéler une nouvelle fonction, ludique, et sonore ! La voix de Camille Mandleur chante tout, la faune, la flore, les machines et le répertoire bulgare, et il en va de même de la gaïda de Julien Desailly, l’autre personnage récurrent du disque. Ils déploient un univers poétique qui leur est propre, dépouillé mais pas aride, nourri d’humour et d’expérimentations.
Sur scène, Dix-sept Saturnes fait entendre sa musique à travers une dizaine de mégaphones, des sons amplifiés y télescopent des sons acoustiques, avec une forte attention au contexte, au lieu. Il aurait été dommage de se limiter à restituer cette expérience, qui doit se vivre in situ, et pas question non plus de s’enfermer dans un studio ! Alors Dix-sept Saturnes démonte le studio et déplace continuellement le point d’écoute, notamment en diversifiant les techniques de prise de son, pour maintenir vivante la question de l’endroit d’où on écoute. Les morceaux cohabitent tout en étant très disparates, certains sont des traits rapides et brefs, d’autres se dévoilent en s’étirant. Nos oreilles sont invitées à se déplacer, à tenter leur chance et à suivre toutes ces pistes qui méritent d’être explorées.
crédits
Prises de son : Jean-Luc Malavasi
Mixage : Mathieu Battu au studio de L’Homme Debout, dans les Vosges
Mastering : Taku Unami
Illustration : Stéphane Courvoisier cargocollective.com/stephanecourvoisier
Photographie : Gauthier Mesnil-Blanc
Graphisme : Julien Desailly
Co-production Pagans et Le Mange-Minutes